dimanche 14 août 2016

Nouveau Message - Hiver (part 3)

Le corps et la tête encore dans le brouillard, je me traîne jusque sous la douche et n'en ressors qu'une fois que mes yeux arrivent à rester ouverts.
Je me sèche et m'habille en vitesse en enjambant soigneusement les traces de mon orgasme-tsunami d'hier soir.
Je suis devant la cafetière, en train de fantasmer sur l'emploi d'une femme de ménage quand mon cerveau a un déclic.
J'allume mon ordinateur et me connecte à ma boîte mail.
Il y a trois messages de lui, tous envoyés hier soir. Le premier s'intitule “Bonjour Roxane.” C'est naturellement celui que j'ouvre d'abord.
Je relis plusieurs fois chaque ligne, pour être certaine de ne pas tout comprendre de travers.
Je prends même quelques minutes pour aller me verser un café afin d'avoir les idées claires.
Cette fois, on y est vraiment. Il me propose sans équivoque d'essayer, ensemble. Pour voir et savoir.
Bordel, je n'arrive pas à y croire...
Il termine son message en m'invitant à passer la soirée ainsi que la journée du lendemain avec lui.
Il me demande de ne pas répondre immédiatement, d'y réfléchir, de ne faire que ce dont j'ai réellement envie et d'ouvrir le second message une fois que je me serai décidée.
Evidemment que je viens ce soir! C'te blague! Comme s'il y avait la moindre chance que je dise “non”!
Le second message es “sans objet”.
Mon coeur s'emballe en lisant les premières lignes.

Il me raconte son retour chez lui hier soir. Il écrit qu'il bandait tant que ça lui faisait mal, un mal qui durait depuis qu'il m'avait plantée dans mon taxi.
Il me décrit le besoin impérieux de se jeter sous une douche, froide de préférence.
Je l'imagine parfaitement jeter ses fringues sur le sol de la salle de bains, j'entends presque l'eau éclabousser sa peau nue, je sens presque l'odeur de santal mousser sur sa peau.
Il m'explique que mon souvenir n'a jamais permis à la température de baisser et que, pendant que le jet massait sa nuque, il a appuyé la main gauche sur le carrelage du mur.
Légèrement courbé en avant, il a attrapé son sexe de l'autre main.
Il me détaille les allers-retours de ses doigts autour de sa queue.
Sa peau savonneuse qui glissait dans sa paume, son gland gonflé qui palpitait contre son ventre.
Sa main qui s'est resserrée autour de lui pour se rappeller les spasmes de mon corps...
J'ai chaud, je me sens moite, humide.
En fait, j'hésite presque à lui téléphoner pour lui intimer de venir me baiser en urgence.
Je me persuade même que c'est précisément ce qu'il cherchait avec sa petite histoire.
Avant de réaliser qu'il ne serait pas une bonne idée de lui intimer quoi que ce soit si je veux justement avoir une chance qu'il me baise.

Je pousse un soupir de résignation et bascule le bassin en avant, jambes bien écartées et le dos bien calé contre ma chaise.
Ma tête n'a aucun mal à me rejouer la scène que je viens de lire.
Ce n'est pas le bois de la porte dans mon dos, c'est le carrelage de sa douche.
Ce n'est pas ma main gauche qui presse, malaxe et torture mes seins au travers de ma tunique, c'est la sienne.
Ce ne sont pas mes doigts qui contournent ma culotte pour aller et venir à toute vitesse dans mon intimité trempée, c'est sa queue...
Comme il a recréé les spasmes de mon corps autour de lui, j'ondule les doigts en moi pour l'imaginer m'accompagner dans ma jouissance.
En revanche, c'est ma lèvre que je mords presque au sang pour retenir mes cris.
C'est à cause de mes jambes qui flanchent que je glisse sur le sol.
Ce sont mes yeux qui laissent rouler des larmes d'apaisement...
Il me faut plusieurs minutes avant de quitter cet état de flottement.
Je me hisse sur ma chaise pour lire le troisième mail.

Il me dit simplement que, si je décide de venir ce soir, ce sera à condition de respecter quelques consignes qu'il me transmettra quand il aura ma réponse.

J'attrape mon téléphone et lui envoie simplement un “oui”.
Sa réponse fuse.
“D'accord. Première chose: Tu ne te touches plus. J'espère que tu as apprécié ta lecture et savouré le moment car les prochaines mains qui te contenteront seront les miennes.”
Le chaleur qui s'installe aussitôt dans mon bas-ventre me faire dire que la journée va être longue...



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