vendredi 12 août 2016

Nouveau Message - Hiver (part 2)

Quand on sort enfin du bar, la nuit est si noire et compacte que je n'y vois pas à trois mètres.
- «  A quelle heure est ton prochain bus ? »
- « 7h12, demain matin. »

Je n'ai pas réalisé une seule seconde que nous avions passé tant de temps à l'intérieur.
Il me dit qu'il va m'appeler un taxi et je me surprends à être déçue que ce moment de grâce s'achève.
Ou pour être tout à fait honnête, c'est surtout la perspective de l'après qui me déprime.
Je n'arrive pas à savoir si je comprends réellement ce qui nous arrive. J'ai l'impression de flotter dans un rêve ; j'ai même envie de me pincer pour m'autoriser à y croire.
Aïe !
- «Tu m'as pincé ! »
- « Oui, tu avais l'air d'en avoir besoin. Et en plus, j'aime bien ça ! » Assez pour que tu dises un petit « Aïe ! » délicieux et que ta peau soit bien rose. Sur une fesse, ce sera magnifique !
Ma vanité ne peut s'empêcher de noter qu'il a employé le futur et s'en réjouie bêtement. Je ne me retiens pas de le provoquer un peu.
- « J'ai hâte de voir ça ! »
Il rit franchement mais ne répond pas.

Le taxi arrive et s'arrête juste devant nous. J'avance la main mais il interrompt mon geste et ouvre la portière. Je m'assois et m'attache avant qu'il ne se penche vers moi.
- « Belle nuit à toi, Roxane. »
Ses lèvres effleurent à peine mon front. Son souffle caresse mes cheveux, son baiser est presque une chatouille.
Tout mon corps part en vrille à ce moment-là. Juste quand il claque la portière et que la voiture démarre...

J'arrive chez moi la tête dans les nuages.
Je jette mes chaussures et ma veste dans le salon sans allumer la lumière. Pendant que la baignoire se remplit, je me sers un remontant et j'allume la musique.
Je vide mon verre d'un trait, éparpille mes fringues dans le couloir et m'effondre sous la mousse.

J'essaye de ne pas trop cogiter, j'évite de tirer des plans sur la comète.
Impossible de ne pas repenser à lui, à cette soirée surréaliste et aux futurs que cela permet d'envisager.
Impossible d'occulter ce regard qu'il a posé plusieurs fois sur moi, mélange de ce désir qui m'a tant manqué et de cette lueur nouvelle, à la fois terriblement inquiétante et follement excitante.
Impossible de zapper ses mots en empochant ma culotte.
Impossible de faire patienter mon corps avant de le retrouver...

Mes doigts font réapparaître les siens contre mon cou, descendent le long de ma gorge.
Mon autre main est déjà entre mes jambes.
Il n'y a pas de douceur dans mes gestes. Juste une urgence.
Pendant que je pince mon téton entre deux doigts, j'ouvre plus largement les cuisses.
Je pose une de mes jambes sur le rebord de la baignoire pour pouvoir entrer deux doigts au fond de moi.
Je les ressors, les entre à nouveau, les fais tourner...
Je ne résiste pas longtemps à en ajouter un troisième et je lâche mon sein pour écraser ma main libre sur mon clitoris.
Chacun de mes mouvements déclenche un nouveau spasme au creux de mes reins et une nouvelle inondation du sol.
L'orgasme me fauche, j'ai l'impression de tomber dans les pommes.
Je reste bercée par les vagues de ma jouissance jusqu'à ce que l'eau soit vraiment trop froide avant de me décider à sortir.
J'ai les jambes qui tremblent quand je m'enroule dans mon peignoir et je jette trois serviettes au sol pour camoufler le désastre jusqu'à demain.

Mon ventre gronde mais je n'ai pas la force de cuisiner quelque chose.
Je songe à me faire un thé avant de sombrer sur le divan quand
mon téléphone sonne dans mon sac.

« Tu as un mail mais il est pour demain. Maintenant, dors. »
Je m'affale dans le canapé en me demandant ce qu'il y a dans ce mail mais n'imaginant pas une seule seconde braver la consigne et l'ouvrir ce soir.
Ce simple constat me ravit et je m'endors en souriant comme une béate...

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