mardi 6 septembre 2016

Nouveau Message - Hiver (part 8)

La morsure est soudaine. J'ai l'impression qu'il plante une aiguille dans mon sein droit.
Je retiens ma respiration, saisie par la surprise.
Ca ne dure qu'une fraction de seconde et déjà le piquant de la brûlure se diffuse en douce chaleur.
Et puis la cire coule à nouveau sur ma poitrine.
Il attend entre chaque goutte que la précédente se soit solidifiée, j'ai le sentiment que cette divine torture peut durer des heures.
Mon souffle s'accélère légèrement, la tête me tourne de cette alternance de plaisir et de douleur.
J'essaye de rester immobile mais mon ventre se tord sous l'excitation.
Je ne peux même pas réprimer les gémissements qui m'échappent.

La cire coule maintenant sur mon sein gauche.
Je perds la notion du temps, je ne suis plus qu'une toute petite parcelle de ma propre peau, celle sur laquelle pleurera la bougie dans quelques secondes.
J'ai l'impression de frôler l'orgasme alors qu'il ne m'a pas touchée une seule fois.
Je décolle franchement, je flotte, je suis enveloppée dans du coton.
Je ne vois pas, je n'entends pas. Je sens. Je suis.

Sa voix me ramène doucement à la réalité.
- « Tu es magnifique. »
Je ne peux m'empêcher de secouer la tête.
- « Tu es magnifique. Ce n'était pas une question. »
Pendant que je reprends peu à peu mes esprits, il se rassoit dans le fauteuil face à moi et effleure mon menton.
Il passe ses doigts derrière ma tête pour incliner mon dos jusqu'à ce que mon front touche le sol et me fait poser les mains à plat sur le parquet.

- « Il est une chose de t'imaginer, soumise, à mes pieds. Il en est une tout autre de le vivre. »
Sa voix est calme, je sens mon cœur cogner fort dans ma poitrine.
- « Mes espérances ont été largement comblées et j'aime à croire que tout cela n'est que le début d'un truc plus grand, plus fou, plus fort. Le crois-tu aussi ? »
- « Oui Monsieur. »
Ma réponse est sortie dans un souffle et ma respiration se fait saccadée quand je l'entends bouger.
Quelques bruits d'étoffe froissée, un petit claquement sec.
Et c'est là que je sens un contact tiède contre mon cou.
Il resserre doucement la lanière de cuir sur ma nuque et ferme la boucle.
- "Redresse-toi."

J'obéis et j'entends un léger déclic. Mon bandeau est retiré.
- « Je suis heureux de devenir ton Maître, Roxane. »

J'ouvre la bouche pour approuver mais j'ai la gorge complètement nouée par l'émotion.
Les larmes inondent mes yeux, je suis incapable de parler, de bouger.
Il glisse au sol à mes côté. Les bras ouverts, invitation muette. Je m'y réfugie, apaisée.
Je puise dans mes dernières forces pour murmurer :
- « Merci Maître. »