samedi 23 mars 2019

Deux ptites journées ou deux ptites heures...

En ouvrant la porte, il se demande encore ce qu'il fait là. 
Cette chambre, cette fille, tout ça ne lui ressemble pas.. Il sait qu'il peut encore changer d'avis. 
Ne pas ouvrir et retourner au bureau; la laisser attendre et comprendre qu'il ne viendra pas. 
Elle ramassera ses affaires, reprendra son train et sortira de sa vie...

Cette dernière idée achève de le convaincre d'entrer. Il pousse la porte et entre sans bruit. 
Les rideaux ont été tirés, il a besoin de quelques secondes pour habituer ses yeux à l'obscurité. La chambre est une chambre comme il y en a des milliers dans des milliers d'hôtels: un lit, deux chevets, un fauteuil, un bureau, un tapis... 
Ses yeux s'arrêtent. Sur son tapis à lui, il y a une fille.
Cette fille qui le fait fantasmer comme un dingue depuis des mois. 
Elle est là, à quatre pattes, les yeux bandés, pas vraiment habillée. Il se place face à elle, s'accroupit pour être à sa hauteur et lui passe la main dans les cheveux. Puis, il s'approche tout près de sa bouche, la dessine du bout du doigt. Il sent qu'elle retient son souffle alors, il force ses lèvres de son index. 
Le contact chaud de sa langue est électrisant, il se sent à l'étroit dans son jean. Il se redresse sans lui lâcher les cheveux, la forçant à se mettre à genoux. 
De l'autre main, il défait sa ceinture et sort son sexe sans même se déshabiller. 
Elle a à peine entrouvert la bouche qu'il s'y engouffre, l'envahit sans sommation. Il l'empêche de bouger, reste immobile, le ventre collé à son visage. Et puis il se retire doucement, entièrement, la laisse respirer, le gland contre ses lèvres. Avant d'entrer à nouveau...
Il voudrait prendre son temps, savourer chacune de ces secondes qu'ils ont tant imaginées. Mais après avoir attendu si longtemps, il ne peut empêcher son bassin d'accélérer les mouvements malgré lui. Et puis, ça le paralyse. Il reste figé, au fond de sa gorge, jouit à en avoir mal en gémissant son prénom. 

Il quitte sa bouche lentement et l'aide à se relever en la prenant par la main. Ils s'allongent sur le lit sans rien dire, elle met la tête contre son épaule et il lui enlève le bandeau. 
Ils ne se regardent toujours pas. Ils ont tout le temps pour ça...

Du bout des doigts, il dégage les boucles qui lui cachent le cou. Il caresse sa nuque, son dos; il laisse sa main courir le long de la découpe si suggestive de ce qu'elle porte. 
Imperceptiblement, il la sent creuser les reins au passage de sa paume. 

De sa main libre, il cherche son visage et le tourne vers lui. 
Quand il plante ses yeux dans les siens, elle se mord la lèvre et il sent bien que ça lui (re)fait déjà un effet terrible. 
Il a envie de dévorer cette bouche dont aucun son n'est encore sorti. Il y pose la sienne, en douceur et s'étonne de lui trouver un goût sucré. Plus il l'embrasse et plus il la sent y répondre. Ses lèvres s'entr'ouvrent, leurs langues se rencontrent et se caressent. 
Elle presse tout son corps contre lui, en une supplique muette. La peau de sa cuisse donne l'impression de le brûler, même au travers de son jean. 
Sans lâcher sa bouche, il fait glisser sa main sur l'arrondi de ses fesses. 
Au bout de ses doigts, il rencontre son sexe nu et chaud, déjà humide. 
Trempé serait même plus exact. 
Il laisse glisser son majeur et son index plusieurs fois, juste ce qu'il faut pour la frustrer et lui donner envie de réclamer.Ses hanches commencent à remuer, comme si elle voulait sentir cette main partout entre ses cuisses. 
D'un léger mouvement d'épaule, il la fait basculer sur le dos. La seconde d'après, il est au dessus d'elle et doit se faire violence pour ne pas la prendre de suite, la sentir pleine de lui.
Il colle son bassin contre le sien, ondule de façon à ce que leurs sexes se trouvent, se soudent. Contre son gland, il sent son bouton gonfler, durcir; il intensifie ses mouvements et la voir se tordre et gémir de la sorte le rend complètement dingue. 
Au moment où elle ouvre la bouche pour parler, il la coupe :
- " Tu peux. "

C'est instantané. Son corps se tend, son souffle est saccadé, il ne peut que lire dans ses yeux à quel point elle est en train de partir. Il s'écrase de tout son poids sur elle pendant qu'elle l'enserre de ses cuisses; la laisse palpiter contre son ventre en reprenant sa respiration...

Il pourrait la laisser revenir à elle, se contenter de la regarder reprendre conscience.
Mais ça le brûle tant il en a envie, comme une douleur qui prendrait tout le corps.
Et elle est exactement ce qui lui faut pour se soigner.

D'un seul mouvement de reins, il n'est plus contre elle. Il est en elle. 
Son soupir de soulagement se mêle au gémissement qu'elle lâche. 
Leurs hanches sont soudées, il bute dans son ventre, prend toute la place...

Quand il se retire avec une lenteur infinie, c'est elle qui revient le chercher, qui écrase de nouveau son bassin contre lui. 
Le message est clair, il ne se le fait pas dire deux fois. 

Le matelas se creuse sous la violence de leur échange; jamais il n'aurait cru que cette fille réveillerait une telle sauvagerie en lui. 
Dans la pièce, leurs souffles, leurs cris, leurs odeurs, leurs plaisirs... Tout se mélange et lui fait tourner la tête.
Le nez dans son cou, il ne sait plus où il est ni comment il s'appelle. Juste que cette fille au bout de sa queue le rend fou. 
Quand il accélère encore ses va-et-vients, il sent qu'elle lui plante ses ongles dans le dos.
Il retient un juron entre ses dents et s'immobilise au fond d'elle. Il a l'impression d'être foudroyé, aveuglé. 
Il la sent se contracter, l'enserrer, jouir à son tour de le sentir se mélanger à elle par spasmes...

Ils restent longtemps comme ça, mêlés, sans bouger. 
Et puis il se relève et s'éloigne du lit. 
Elle doit se demander s'il va partir, comme ça, sans un mot. Si le moment de grâce arrive déjà à son terme... 

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