samedi 23 mars 2019

Toc, toc, toc...

A cette heure de la nuit, il sait déjà que ce ne peut être qu'elle qui fait vibrer son téléphone. 
Par réflexe, il baisse le son de la télé devant laquelle il somnolait encore tout habillé et vérifie sur son écran:
"Je peux?" 
Il sourit. Il aime sa façon de faire au plus court, en partant du principe qu'il sait toujours ce à quoi elle pense. Il vérifie la pendule une fois de plus. Minuit moins cinq. Déjà moins habituel. 
Il hésite. Il ne sait même pas ce qu'elle veut. Il n'est même pas sûr d'avoir envie d'elle.
Mais pour qu'elle demande comme ça, c'est que la situation l'exige. 
Il pianote: "Tu peux."

Il se lève du canapé, pousse du pied les livres qui encombrent le sol et se dirige au ralenti vers la porte. 
Comme toujours, il va ouvrir le verrou pour qu'elle puisse rentrer sans taper...

Elle le trouvera debout face à la baie vitrée, sans un regard pour elle. 
Elle posera ses affaires sur la console de l'entrée, pendant qu'il regardera dans le reflet la façon dont elle le dévore des yeux pendant qu'elle se déshabille. 
Il devra se mordre la joue pour ne pas rire quand il la verra enlever ses chaussures pour faire glisser sa robe, puis la plier et remettre ses chaussures. 
Il n'a jamais compris pourquoi elle ne les gardait pas tout simplement. Mais lui poser la question reviendrait à admettre qu'il l'observe avec attention et ça, ce n'est pas le but.
Ensuite elle viendra se placer dans le salon. Juste à côté de lui. A genoux, devant cette même baie vitrée. 
Sans la regarder toujours, il lui caressera les cheveux, lui demandera s'il lui a manqué, si elle a été sage. 
Il espère qu'elle répondra par l'affirmative, il n'a pas envie de la punir ce soir. 
Ensuite, sans dire un mot, il débouclera sa ceinture, ouvrira le bouton de son jean.
Il l'imagine déjà se mordre la lèvre pour retenir le sourire qui lui viendra en comprenant ce qu'il attend d'elle. 
Elle se passera la langue sur les lèvres en se tournant vers lui et descendra la fermeture éclair entre ses dents en soupirant d'envie. 
Il lui présentera son sexe en la regardant enfin. Il attrapera ses cheveux pour la forcer à croiser son regard. 
Elle ouvrira la bouche et se tiendra immobile pendant qu'il entrera entre ses lèvres avec une lenteur infinie. 
Il sentira d'abord la pointe de sa langue contre son gland, puis il en savourera chaque parcelle sur toute la longueur de son sexe, pour finir par se poser en douceur au fond de sa gorge. 
Il sait qu'à ce moment là, elle resserrera ses lèvres, le caressera de l'intérieur de ses joues, le cajolera de cette langue si parfaite. Lui n'aura qu'à lui imposer son rythme de la main toujours dans ses boucles. 
Depuis le temps qu'il ne l'a pas vu, il n'est pas sûr de tenir longtemps. Il l'autorisera peut-être à se toucher pendant qu'il utilise sa bouche.
Elle glissera ses doigts entre ses cuisses. Il sait qu'il ne pourra pas voir mais il se contentera de lire  dans ses yeux à quel point sa main s'applique. Quand elle sera au bord de jouir, il lui ordonnera de se laisser aller et accentuera ses coups de bassin; il appuiera sa main libre sur la baie vitrée et il jouira aussi, tout au fond de sa gorge. Il resteront comme ça sans bouger le temps qu'il se vide complètement. 
Et puis, il se laissera glisser au sol, s'allongera sur le dos et ouvrira ses bras pour qu'elle puisse s'y plonger. 
Il adore ces moments de calme qui suivent les tempêtes qu'elle fait naître par sa seule présence.

Il arrive dans l'entrée, n'allume que le porche. Au loin, le clocher sonne. 
Il hésite à remettre un tee-shirt puis hausse les épaules et ouvre le verrou. 
Sans attendre il pivote sur lui-même pour regagner le salon éclairé en attendant qu'elle ouvre la porte...

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