dimanche 6 novembre 2016

Nouveau Message - Hiver (part 9)

Quelques bruits étouffés m'obligent à entrouvrir les yeux.
La nuit est encore épaisse et l'obscurité est totale ; je ne distingue pas les contours de ma chambre.
Mon premier réflexe est de caresser ma gorge et je ne retiens pas un sourire béat lorsque mes doigts effleurent le lien de cuir.
Je tends la main sur le côté et je ne trouve que les draps. Froids.
Je commence à me redresser sur le coude pour chercher Sa présence.
- « Dors. »
Il est tout près. Il chuchote et je me concentre pour capter Ses mots à travers les brumes du sommeil.
- « Je ne peux pas rester pour la nuit. Je viendrai te chercher demain soir. »
J'ouvre la bouche mais Il enchaîne.
- « Pense à surveiller ton téléphone, je ne resterai pas silencieux toute la journée. »
Quelques lames de parquet grincent sous Ses pieds.
- « Je dois t'enlever ton collier pour le moment. »
Je n'aime pas du tout l'idée mais je ne dis rien pendant qu'Il le reprend et l'enfouit dans Sa poche.
Il pose Ses lèvres sur mon front et le matelas s'enfonce sous Son poids. - « Maintenant, tu dors. Je partirai ensuite. »
J'essaye de lutter contre Morphée pour Le garder le plus longtemps possible.
En vain...

Je pousse la porte de mon bureau et trouve Alex dans mon fauteuil, un croissant dans la bouche et des tonnes de miettes autour de lui.
- « Tu veux que j'alerte les délégués du personnel pour qu'on te trouve un bureau à toi ? »
- « Toujours aussi charmante ! »
Il avise mes mains vides avant de compléter :
- « Et toujours pas de café ! »
Merde !
Il se penche et ramasse un sac en papier à côté de lui en soupirant.
- « Heureusement que je suis là ! »

Je lui jette un regard noir en m'asseyant en face, ma tasse à la main.
Je compte mentalement les secondes avant qu'il ne mette le sujet sur le tapis.
- « Alors, ces retrouvailles ? »
La vache, je ne suis même pas à trois !
Je me lance et déballe tout. La rencontre devant le boulot, les mails, le weekend.
Ce collier...
Il absorbe ce que je raconte sans commenter, hoche un peu la tête en m'écoutant.
Quand j'ai fini, je retiens mon souffle en attendant ses premières réactions.
- "Merde! On dirait que tu me parles d'un autre type!"
Il est aussi surpris que moi. Mais il cherche maintenant une "explication logique".
Il me questionne:
- "Tu crois qu'il boit?"
- "Non, ça n'a rien d'un discours d'ivrogne."
- "Qu'il se drogue alors?"
- "Ne dis pas n'importe quoi, c'est vexant!"
- "Ou bien une tumeur au cerveau? J'ai vu un reportage sur un type qui devenait complètement différent à cause d'un truc comme ça."

Je ne relève même pas, attrape un dossier et commence à bosser.
- "Ou bien t'es la nana la plus vernie de la planète... 
Tsss, c'est pas à moi que ça arriverait!"."

Ravi de sa conclusion, il m'adresse un sourire d'enfer et sort.
Il s'arrête avant de refermer la porte en me faisant un geste vulgaire doublé d'un baiser.
- "Salope!"


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